Pourquoi les oméga-3 végétaux (amande, noix, lin, colza…) sont inefficaces ? 

 
Il y a 2 types d’oméga-3 :

  • Les oméga-3 d’origine végétale : ALA (acide alpha linoléique), que notre corps "essaye" de digérer avec des enzymes, mais dont il ne garde au final que 1% !
  • Les oméga-3 d’origine marine : DHA et EPA, que notre corps peut utiliser directement à 100%.
Les oméga-3 végétaux sont concurrencés par les oméga-6, dont notre alimentation est saturée. Plus simplement : Nous consommons trop d’oméga-6 !

Huile de tournesol, de pépins, de raisins, graines de courge, sésame, germes de blé, viande de porc et volaille nourris au maïs ou au soja, noix de Grenoble et noix du Brésil, ou encore arachide…les oméga-6 sont partout !


Débordé par les oméga-6, notre organisme n’arrive plus à s’occuper des oméga-3 végétaux !

 Nos enzymes de métabolisation ne jouent plus leur rôle de conversion des ALA en DHA. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent plus rendre les oméga-3 végétaux utilisables, comme le sont les oméga-3 marins.

À quoi vous expose une carence en oméga-3 ?

Côté cerveau :

Le cerveau dépend des oméga-3 DHA (acide docosahexaénoïque ou cervonique) pour fonctionner :

  • les membranes neuronales, qui transmettent l’information entre les neurones, sont composées de 10 à 20% de DHA ;
  • la neuroprotectine, molécule qui répare l’oxydation des neurones, dérive exclusivement du DHA.

Plusieurs études ont ainsi révélé qu’un déficit en DHA entraîne une baisse de performance de la communication entre nos neurones (Aïd, 2005 ; Chalon, 2006 ; Mathieu, 2010).

Résultat ?

→ Vieillissement cérébral, maladie d’Alzheimer, démence :

On sait que la maladie d’Alzheimer est corrélée à un déficit en DHA dans le cerveau et que ce déficit augmente le risque de démence.

Mais inversement, une prise de 180mg/j de DHA diminue significativement le risque de démence !

→ Troubles mentaux (dépression, schizophrénie, troubles de la mémoire), troubles du comportement (hyperactivité) :

Un lien étroit entre un faible indice en oméga-3 et une prévalence de dépression et de désordres psychiatriques a été révélé (McNamara, 2009).

Côté cœur, circulation, inflammation ?

Un déficit en oméga-3 aggrave les= maladies à composante inflammatoire (allergies, arthrose, maladie de Crohn, eczéma), les maladies cardiaques, certains cancers, etc… Mais inversement, un taux suffisant de DHA diminue le risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral et de thromboses, entre autres.

Oméga-3 et grossesse

Savez-vous que le cerveau du fœtus se développe au détriment de celui de la mère ? Si l’alimentation de la mère est déficitaire en DHA (dans 90 % des cas !), le corps puise directement dans son cerveau les oméga-3 nécessaires au développement du cerveau du fœtus. Précisons que c’est au dernier trimestre de grossesse que le besoin en oméga-3 du fœtus s’accroît le plus pour le développement du système nerveux.

Soyons donc vigilants, car les réserves de la mère sont précieuses et limitées : un déficit en oméga-3 peut entraîner un accouchement prématuré et un retard de croissance (2002, Odent).

Bon à savoir : un apport suffisant en oméga-3 chez la mère diminue le risque de dépression post-partum.

Comment corriger cette carence en oméga-3 - DHA ?

Optimiser l’apport en DHA en régulant notre alimentation : On essaye de rétablir l’équilibre oméga-6 / oméga-3.
 
L’idéal : avoir un rapport oméga-6/ oméga-3 à 1/1. Selon les normes françaisesce rapport entre oméga-6 et oméga-3 doit être de 4 pour 1. Il est actuellement 5 fois plus élevé, soit 20/1.
 
Quelques gestes simples : on remise l’huile de tournesol, on garde l’huile d’olive mais pour les cuissons seulement, on compose les vinaigrettes en dosant 2/3 de colza et 1/3 d’huile d’olive.
 

On mange une quantité suffisante de poisson gras :

Le besoin physiologique minimal quotidien pour un adulte de poids moyen : 4,4 g d’acide linoléique (oméga-6), 1,8 g d’acide alpha linolénique (oméga-3) et 250 mg de DHA (oméga-3). 
 
En pratique, cela correspond à : 16 g de maquereaux, 24 g de sardines, 119 g de thon.Sur une semaine, il faudrait donc manger au choix :

  • du maquereau deux fois par semaine à raison de 120 g par semaine,
  • des sardines trois fois par semaine à raison de 168 g par semaine,
  • 120 g de thon par jour

On choisit son poisson avec soin :

Évitons les poissons sauvages qui sont en début de chaîne alimentaire car ils contiennent plus de mercure : toxique, surtout en période de grossesse où l’on évitera le thon, le tazard et autres gros prédateurs qui sont en début de chaîne alimentaire.
 
Quant au poisson d’élevage, tout dépend de la façon dont il a été nourri : seul le phytoplancton donne des oméga-3 aux poissons ! Il faut donc sans doute privilégier les filières bio, même si le taux d’oméga-3 reste plus faible que dans le poisson sauvage. 

Les boîtes de conserves sont une alternative, à condition d’en consommer l’huile car les oméga-3 sont des molécules liposolubles qui se dissolvent… dans l’huile ! Quid du poisson surgelé ? Après 24 mois, 60% des oméga-3 ont disparu.
 

On évite de détruire les oméga-3 en préparant son repas.

Les oméga-3 sont fragiles : très sensibles à l’oxydation de l’air et de la cuisson. 
Deux gestes simples pour éviter l’oxydation des précieux oméga-3 :

  • mettre les bouteilles d’huiles riches en oméga-3 végétaux au réfrigérateur,
  • choisir une cuisson à basse température et aussi courte que possible pour les poissons.
Évitons les fritures : si vous faites cuire un poisson plein de DHA dans une huile de friture, ce dernier se vide du DHA qui se dissout dans l’huile et se charge des oméga-6 de l’huile de friture elle-même.