Si le terme “dysbiose” peut paraître un peu complexe, il désigne en réalité une altération de notre flore bactérienne. Cette altération peut être passagère ou s’installer durablement. Mais dans tous les cas, elle n’est pas à prendre à la légère, tant nos bactéries sont utiles à notre santé. Et bien que la dysbiose intestinale soit la plus répandue, sachez qu’une dysbiose peut également affecter d'autres parties de notre corps.

Ainsi, en fonction de la zone touchée, on peut parler de dysbiose vaginale, de dysbiose cutanée ou même de dysbiose buccale.

Dans cet article, nous allons nous concentrer sur la dysbiose intestinale en détaillant ses causes potentielles ainsi que ses conséquences sur notre santé. Si vous pensez souffrir d'une dysbiose intestinale, soyez rassuré(e), car nous vous proposerons plusieurs pistes pour vous aider à retrouver un microbiote intestinal en pleine santé. Alors, préparez-vous à découvrir les mystères de notre flore intestinale et comment en prendre soin !

Qu’est-ce que le microbiote intestinal et quel est son rôle

Un rôle majeur dans l’organisme

Avant d’aborder le sujet de la dysbiose, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est le microbiote humain. Ce dernier désigne l'ensemble des micro-organismes qu’abrite notre corps : bactériesvirus, champignons et autres micro-organismes

Omniprésents depuis notre naissance, on les retrouve un peu partout dans l’organisme : sur notre peau, dans notre bouche, et bien sûr en grande partie dans nos intestins. 

Pesant plus d’un kg et composé de plus de 50 milliards de bactéries, notre microbiote assure de nombreuses fonctions vitales, si bien qu’on le considère désormais comme un organe à part entière.

Mais quels rôles jouent ces fameuses bactéries ? Leurs fonctions sont nombreuses et tous leurs mystères n’ont pas encore été découverts à ce jour, loin de là. Mais à date, on sait avec certitudes qu’elles assurent les fonctions suivantes : 

  • Elles facilitent la digestion des aliments après leur absorption par les organes digestifs.
  • Elles empêchent la prolifération des agents pathogènes au sein de l’organisme ; à ce titre, il joue un rôle majeur pour notre système immunitaire.
  • Elles produisent des molécules nutritives pour les cellules de la muqueuse intestinale, améliorant ainsi le fonctionnement des organes et prévenant des troubles tels que la constipation et la diarrhée.
  • Elles permettent la synthèse de certaines vitamines et l’assimilation de nutriments.

D’autre part, il faut savoir que cet écosystème microbien est propre à chaque individu, au même titre qu’une "empreinte digitale". Et comme tout organisme vivant, ce dernier évolue sans cesse au cours de notre existence, en fonction de notre mode de vie, de notre environnement et de notre alimentation. C’est pourquoi il faut en prendre soin au quotidien pour qu’il remplisse ses nombreuses missions.

Une recherche d’équilibre permanente

Comme nous l’avons vu, notre microbiote est un éco-système vivant complexe abritant une multitude de micro-organismes. Or, si certaines sont utiles et même vitales, on pense notamment à certaines souches de bactéries, d’autres sont pathogènes et donc néfastes à notre santé, on pense notamment à certaines levures et virus.

Notre organisme lutte donc en permanence contre la prolifération d’agents pathogènes et tente de préserver l'intégrité des bons éléments utiles à son fonctionnement. Et quand les agents pathogènes prennent le dessus, on parlera alors de dysbiose.

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La dysbiose intestinale, quand notre microbiote est affaibli

Qu'est-ce que la dysbiose intestinale ?

Vous l’aurez compris, la dysbiose est un état de déséquilibre du microbiote qui survient quand les agents pathogènes prennent le dessus sur les bonnes bactéries.

Concrètement, un état de dysbiose est caractérisé par une prolifération anormale de bactéries pathogènes, comme l'escherichia coli, ou par une prolifération de champignons pathogènes.

Mais comment ce déséquilibre peut-il se produire ? Étudions à présent les facteurs qui influent sur notre flore intestinale.

Quels sont les facteurs qui impactent notre microbiote ?

Nous savons donc à présent que le microbiote évolue au fil de notre vie, reste à savoir quels sont les facteurs qui l’affectent. Voici les trois facteurs principaux :

  1. Le premier facteur est sans aucun doute notre propre système immunitaire et donc notre capacité à résister aux agents pathogènes.
  2. Le second est la composition de notre flore intestinale acquise à la naissance. Et pour causes, certains sont mieux dotés que d'autres et ont un microbiote plus robuste. Et pour cela on peut remercier notre maman, car c’est elle qui nous transmet son microbiote à la naissance.
  3. Enfin, le troisième facteur est notre mode de vie (l’alimentation, médicaments, animaux de compagnie, activités de plein air, sports, etc.) ainsi que notre environnement au sens large.

Focus sur notre alimentation

Notre alimentation joue un rôle crucial dans la santé de notre flore intestinale et plus précisément des bactéries qui la composent ; c’est même pour ainsi dire l’élément externe majeur qui impacte la santé de notre microbiote.

Mais pourquoi est-elle si importante ? 

Tout d’abord, car nos bactéries intestinales se nourrissent principalement des résidus alimentaires non digestibles, tels que les fibres. Ce sont les “prébiotiquesdont vous avez peut-être déjà entendu parler.

En consommant en abondance chaque jour, l’on vient “nourrir” nos bonnes bactéries, ce qui favorise leur santé et leur développement.

De plus, pour garder un microbiote sain, il est important de l’enrichir régulièrement avec des bactéries provenant de l'extérieur ; les fameux probiotiques. Or ces derniers peuvent se consommer via l’alimentation (on les trouve surtout dans les aliments fermentés) ou grâce à la prise de compléments, dans le cadre d’une cure.

D’ailleurs, en consommant régulièrement des probiotiques, non seulement l’on enrichit sa flore intestinale pour qu’elle remplisse bien ses nombreuses missions, mais l’on profite également des effets bactéricides de certaines souches qui empêchent les agents pathogènes de se développer.

A contrario, une alimentation déséquilibrée pauvre en fibres, riche en gras saturé, en produits ultra-transformés prive nos bonnes bactéries de la nourriture dont elles ont besoin et fait la part belle aux souches pathogènes - qui ont le champ libre pour prospérer en toute impunité.

Vous pensez souffrir d’une dysbiose intestinale ? Avant toute chose, regardez de plus près votre alimentation quotidienne et vérifiez si vous mangez suffisamment de fibres et d’aliments probiotiques.

Autres facteurs externes qui impactent notre santé microbienne

Si comme nous l’avons vu, c'est notre alimentation qui a le plus d’impact sur notre santé intestinale, d’autres facteurs peuvent avoir un impact non négligeable sur la flore intestinale. 

  • La prise de médicaments : la prise d’antibiotiques, antiacides, laxatifs et hormones peut détruire nos bonnes bactéries et provoquer une dysbiose.
  • Certaines maladies du système digestif : les maladies hépatiques, pancréatiques, gastriques et des voies biliaires, des troubles de malabsorption (maladie cœliaque, diverses intolérances comme celle au lactose) et diverses infections du système digestif provoquées par des virus, des levures ou des bactéries.
  • Le stress pourrait également impacter négativement notre flore intestinale. En effet, l’axe cerveau / intestins communique à double sens et l’on a même découvert la présence de neurones dans notre tube digestif. Et pour cause, ces découvertes intéressent de nombreux scientifiques qui essayent de mieux comprendre cette relation entre ces différents organes.

Les symptômes et les conséquences de la dysbiose intestinale

Un diagnostic parfois complexe

La dysbiose peut engendrer une multitude de symptômes, rendant son diagnostic complexe sans une analyse approfondie. Cependant, en observant attentivement la santé de notre côlon, on peut logiquement suspecter une dysbiose, car c’est généralement le premier organe touché.

En outre, pour obtenir un diagnostic fiable, les analyses fécales pour identifier les souches microbiennes restent la méthode la plus efficace.

Mais il est important de noter que la plupart de ces tests se limitent à détecter la présence d'agents pathogènes, ce qui peut être un signe potentiel de dysbiose, mais ne permet pas d'évaluer la quantité de bonnes souches de manière précise.

Bon à savoir : il existe maintenant des laboratoires innovants qui développent des tests plus avancés permettant d'établir une cartographie complète du microbiote. Avec un peu de recherche ou les conseils de votre médecin, il est possible d'accéder à ces tests plus précis pour obtenir une meilleure compréhension de votre état de santé intestinal.

De nombreux symptômes potentiels

Une dysbiose peut se manifester par divers symptômes, principalement localisés dans le système gastro-intestinal. Aussi, les symptômes les plus courants sont les suivants :

  • Un gonflement abdominal
  • Le météorisme (accumulation de gaz dans les intestins) 
  • Les flatulences (production excessive de gaz)
  • Des selles irrégulières, alternant entre la constipation et la diarrhée, parfois accompagnées d'une sensation de "mauvaise digestion"
  • Potentiellement certaines maladies inflammatoires du tube digestif (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), le syndrome du côlon irritable (SCI) et la maladie cœliaque) - bien que dans ce cas l’on ne sache pas si ces dernières sont la cause ou la conséquence d’une dysbiose intestinale.

Toujours en lien avec la digestion d’autres symptômes moins courants peuvent caractériser une dysbiose sévère :

  • Des nausées
  • Des vomissements
  • Des selles grasses

Mais les symptômes d'une dysbiose vont bien au-delà de la simple sphère digestive. En effet, la dysbiose pourrait également affecter notre santé mentale. Comme nous l'avons vu précédemment, il a été découvert que les neurones présents dans notre tube digestif communiquent avec notre cerveau. Cette découverte ouvre un vaste champ d'études passionnantes pour mieux comprendre et traiter certains troubles psychologiques tels que la dépression et le stress chronique.

Pour aller plus loin : voir notre article sur les médicaments sans ordonnance contre le stress

D’autre part, de plus en plus de preuves scientifiques indiquent que la dysbiose contribuerait à l'inflammation. D'ailleurs, des études ont montré que certains types de bactéries pathogènes ou présentes en excès dans notre intestin pouvaient déclencher une réponse inflammatoire, pouvant conduire à terme à diverses maladies inflammatoires.

Cependant, il est important de noter que l'inflammation est un processus complexe qui peut être influencé par de nombreux facteurs tels que notre mode de vie, notre alimentation, notre niveau de stress, notre environnement et notre génétique. La dysbiose peut être l'un des facteurs contributifs à l'inflammation, mais elle ne doit pas être considérée comme la seule cause possible.

Les solutions pour retrouver un microbiote en pleine santé

Nous avons vu précédemment que la meilleure façon de prendre soin de son microbiote est de consommer quotidiennement des fibres et d'éviter les facteurs qui menacent notre microbiote : médicament , alcool, pesticides et malbouffe en général, stress, etc.

Si l'alimentation est la clé d’un microbiote en bonne santé, certains aliments ont le pouvoir de régénérer notre flore intestinale, car ils contiennent de bons microbes. Ce sont des probiotiques.

Les probiotiques

Les probiotiques sont de véritables guerriers et défenseurs de notre microbiote. En les ingérant, on repeuple notre microbiote avec de bonnes souches qui viennent s’attaquer aux agents pathogènes et permettent de réduire les états inflammatoires provoqués par ces derniers. 

D’ailleurs pour l’OMS, les probiotiques sont des “micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent des avantages pour la santé de l'hôte"

L’OMS valide donc les probiotiques ! Mais alors, comment en consommer, puisqu’ils font du bien à l’organisme ? Pour cela deux solutions s’offrent à nous. En consommer via l’alimentation, ou bien de façon plus ciblée et efficace en faisant une cure de probiotiques.

Les sources alimentaires de probiotiques

On retrouve des quantités modérées de probiotiques dans un certain nombre d’aliments, notamment les aliments fermentés d’origine animale (yaourt et kéfir de lait, lait fermenté) ; mais on peut aussi en trouver dans le monde végétal, dont voici les principales sources : 

  • Miso
  • Tempe
  • Tofu
  • Kombucha
  • Choucroute
  • Cornichons aigres
  • Etc.

Les cures de probiotiques

S’il est possible de trouver des probiotiques dans l’alimentation, vous vous demandez peut-être quel est l'intérêt de faire une cure de probiotiques…

Et bien comme tous les compléments alimentaires, une cure de probiotique est un “boost” qui agit de manière plus ciblée et efficace. Ainsi, en faisant une cure, l’on vient repeupler plus efficacement notre microbiote avec une quantité importante de bonnes souches sélectionnées pour leur vertus.

Et comme tout complément alimentaire, toutes les cures ne sont pas identiques, car l’on observe des différences notables entre les différentes formules, notamment dans le choix des souches sélectionnées, leur dosage, leur conditionnement.

C’est pourquoi, si vous souhaitez démarrer une cure de probiotiques, renseignez vous en amont sur les critères à prendre en compte pour choisir la bonne cure.

Voir dans cet article nos conseils pour bien choisir votre cure de probiotiques.

Conclusion

La dysbiose est un problème croissant et trouve son origine dans notre mode de vie occidental : stress chronique, alimentation déséquilibrée, en passant par l'utilisation excessive d'antibiotiques et d'autres médicaments. Cependant, il existe des solutions naturelles pour faire face à ce problème encore assez méconnu et souvent sous-estimé.

Alors si vous pensez être atteint de dysbiose, essayez dans un premier temps de rééquilibrer votre mode de vie et notamment votre alimentation. Et si vous voulez aller plus loin et faire du bien à votre microbiote, on vous encourage à faire une cure de probiotiques.

Références :

  • Arianna K. DeGruttola, Daren Low, Atsushi Mizoguchi and Emiko Mizoguchi - Current understanding of dysbiosis in disease in human and animal models - Inflamm Bowel Dis - 2016 May ; 22(5): 1137–1150.
  • Jason E. Martinez, Doron D. Kahana, Simran Ghuman, Haley P. Wilson, Julian Wilson, Samuel C. J. Kim, Venu Lagishetty, Jonathan P. Jacobs, Amiya P. Sinha-Hikim and Theodore C. Friedman - Unhealthy Lifestyle and Gut Dysbiosis: A Better Understanding of the Effects of Poor Diet and Nicotine on the Intestinal Microbiome - Sec. Gut Endocrinology - Front. Endocrinol ; 08 June 2021
  • Dysbiosis of the gut microbiota in disease - Simon Carding, Kristin Verbeke, Daniel T. Vipond, Bernard M. Corfe and Lauren J. Owen - Microb Ecol Health Dis - 2015 ; 26: 10.3402
  • Rebuilding the Gut Microbiota Ecosystem -Antonella Gagliardi, Valentina Totino, Fatima Cacciotti, Valerio Iebba, Bruna Neroni, Giulia Bonfiglio, Maria Trancassini, Claudio Passariello, Fabrizio Pantanella, and Serena Schippa - Int J Environ Res - Public Health. 2018 Aug; 15(8): 1679.
  • Gut Microbiota Dysbiosis: Triggers, Consequences, Diagnostic and Therapeutic Options - Tomas Hrncir - Microorganisms - 2022 Mar ; 10(3): 578.